Montréal, le 15 mai 2024 — Selon un nouveau rapport de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), le versement obligatoire d’un salaire de subsistance de 20 $/heure dans toutes les provinces coûterait 44,9 milliards de dollars de plus en salaires et pourrait nuire à la rentabilité de près de 600 000 entreprises. Au Québec, cela représenterait un risque pour 141 927 PME et un coût de 10,25 G$.
Le rapport intitulé Abordabilité, salaire minimum et salaire de subsistance : trouver l’équilibre pour les PME analyse l’impact qu’aurait une augmentation du salaire de subsistance à 20 $/heure, une proposition envisagée par certains groupes. Le rapport montre que les gouvernements doivent adopter une nouvelle approche pour résoudre les problèmes d’abordabilité. En effet, non seulement les politiques traditionnelles du salaire minimum et de subsistance ne s’attaquent pas aux causes fondamentales de l’augmentation du coût de la vie, mais elles font aussi grimper les coûts d’exploitation des PME.
« Souvent au pays, les politiques de fixation du salaire minimum ne tiennent pas compte de la réalité économique et reposent sur des critères subjectifs et imprévisibles. Les gouvernements devraient miser sur une approche pragmatique qui aiderait les travailleurs à composer avec l’augmentation du coût de la vie sans pour autant alourdir le fardeau des PME. Adopter un salaire minimum à 20 $/heure aurait des conséquences des plus néfastes pour les citoyens et pour l’économie », souligne François Vincent, vice-président Québec à la FCEI.
Coût du versement obligatoire d’un salaire de subsistance de 20 $/heure, par province
Province |
Coût (M$) |
Nombre de PME qui pourraient devenir non rentables |
Terre-Neuve-et-Labrador |
943 $ |
10 653 |
Île-du-Prince-Édouard |
332 $ |
3 100 |
Nouvelle-Écosse |
1 933 $ |
14 048 |
Nouveau-Brunswick |
1 543 $ |
12 519 |
Québec |
10 255 $ |
141 927 |
Ontario |
16 741 $ |
200 387 |
Manitoba |
2 748 $ |
23 485 |
Saskatchewan |
1 823 $ |
18 432 |
Alberta |
4 309 $ |
73 181 |
Colombie-Britannique |
4 325 $ |
75 495 |
Canada |
44 900 $ |
572 499 |
Les récentes hausses du salaire minimum ont obligé 60 % des propriétaires de PME à augmenter le salaire des autres employés et 59 % à augmenter le prix de leurs produits/services, ce qui ne fait qu’alimenter les pressions inflationnistes actuelles. De plus, 31 % ont dit avoir embauché moins de jeunes ou de personnes sans expérience, et 25 % ont dit avoir réduit leur personnel. Ces données soulignent la nécessité d’adopter une approche plus nuancée des politiques salariales qui tient compte de leurs répercussions sur les travailleurs et les entreprises.
« La crise de l’abordabilité au Canada requiert un cadre plus efficace : il faut s’assurer que le prix du loyer, de l’épicerie et de l’essence est stable et abordable tout en soutenant les travailleurs et les PME en baissant leurs taxes et impôts. Ces mesures aideraient grandement les personnes les plus vulnérables », indique Benjamin Rousse, analyste des politiques à la FCEI.
La FCEI recommande que les gouvernements prennent les mesures suivantes :
• Atténuer l’impact des hausses du salaire minimum sur les PME en réduisant d’autres coûts et taxes sur la masse salariale (p. ex., taux d’imposition des petites entreprises, Régime de pensions du Canada, assurance-emploi, déductions relatives à la santé ou à l’éducation, etc.).
• Instaurer des cadres pour la fixation du salaire minimum prévisibles, transparents, reflétant les conditions du marché et tenant compte des répercussions économiques.
• Lier les ajustements du salaire minimum à la croissance des salaires dans le secteur privé ou à un pourcentage prédéterminé du salaire médian.
• S’attaquer aux causes fondamentales de la crise de l’abordabilité en adoptant des politiques pour accroître l’offre de logements, réduire les taxes sur l’énergie et éliminer les obstacles au commerce interprovincial et international.
• Trouver des moyens plus ciblés de soutenir les travailleurs vulnérables (réduire l’impôt sur le revenu des particuliers, accroître les exemptions personnelles de base et élargir les crédits d’impôt).
Cliquez ici pour consulter le rapport.
Renseignements :
Maud Larivière, attachée de presse, FCEI
Tél. : 514-861-3234 (poste 1808) | Cell. : 514-817-0228
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À propos de la FCEI
La FCEI (Fédération canadienne de l’entreprise indépendante) est le plus grand regroupement de PME au pays, comptant 97 000 membres dans tous les secteurs d’activité et toutes les régions. Elle vise à augmenter les chances de succès des PME en défendant leurs intérêts auprès des gouvernements, en leur fournissant des ressources personnalisées et en leur offrant des économies exclusives. Visitez fcei.ca pour en savoir plus.