Les facultés affaiblies au travail
Comment gérer les employés qui se présentent au travail avec les facultés affaiblies.
Différentes substances peuvent être en cause : alcool, cannabis, médicaments sur ordonnance (prescrits par un médecin) ou drogues illégales (interdites par la loi).
Ce genre de situation n’est jamais acceptable, mais il faut savoir que les lois sur les droits de la personne considèrent la dépendance comme un handicap. Si un employé semble avoir les facultés affaiblies, vous devez agir immédiatement pour assurer la santé et la sécurité de tous ceux présents. Après, si vous découvrez qu’il pourrait s’agir d’une dépendance, vous devriez offrir de l’aide à l’employé en lui recommandant un traitement médical, en l’encourageant à participer à un programme de traitement des dépendances et en lui accordant un congé pour lui permettre de se rétablir.
Que faire si vous soupçonnez un employé de souffrir d’une dépendance?
La dépendance peut se présenter de différentes façons :
- comportement dangereux ou imprévisible
- pertes de productivité ou de motivation
- absences ou retards fréquents
- irritabilité
- dissimulation et mensonge
- manque d’énergie
Si votre employé n’en parle pas, mais que vous le soupçonnez d’avoir un problème de dépendance, vous avez l’obligation d’enquêter.
Si le comportement d’un employé vous inquiète, parlez-en avec lui. Demandez-lui d’expliquer la baisse de son rendement ou ses comportements erratiques. Comme le sujet est délicat, il est bon de demander à un autre gestionnaire ou à un témoin de participer à cette conversation.
Une question, deux réactions possibles
- L’employé reconnaît qu’il a une dépendance : Il n’est jamais acceptable de se présenter au travail avec les facultés affaiblies, mais la dépendance est un motif de discrimination interdit au sens du Code des droits de la personne (handicap). Vous ne pouvez donc pas congédier l’employé pour un comportement (arriver au travail avec les facultés affaiblies ou avec la gueule de bois, par exemple) ou pour une perte de productivité qui résulte d’une dépendance. Si l’employé révèle sa dépendance, vous avez l’obligation de lui proposer des mesures d’adaptation, et l’employé a l’obligation de chercher de l’aide (counseling, programme de traitement des dépendances, etc.). L’employé qui s’absente pour son rétablissement se voit accorder un congé et son emploi est protégé. Pendant ce type de congé, vous ne pouvez pas le congédier alors qu’il entreprend des démarches pour chercher de l’aide. Si l’employé souffre d’une dépendance et refuse d’obtenir de l’aide, vous pourriez alors avoir le droit de le congédier pour son rendement insuffisant ou son comportement inapproprié, mais seulement après avoir consulté un avocat.
- L’employé refuse de reconnaître qu’il a une dépendance : Dans ce cas, après lui avoir mentionné vos inquiétudes au sujet de son comportement, vous pouvez lui imposer des mesures disciplinaires ou bien le congédier en cas de manquement répété et volontaire à la politique de l’entreprise. Avant cela, cependant, nous vous recommandons de demander conseil à un avocat.
Les employés protégés par la législation sur les droits de la personne ne doivent pas être traités différemment de leurs collègues, et vous devez toujours préserver la confidentialité de cette situation, comme vous le feriez pour n’importe quel autre trouble de santé.
Vous devez traiter la dépendance avec bienveillance et compassion, même si vous ressentez de la frustration à l’égard de votre employé.
Vous pouvez discuter des traitements possibles et de ce que vous pourriez faire pour l’aider. Vous n’avez pas l’obligation de payer les frais de son traitement, mais vous pouvez lui offrir un congé pour ses rendez-vous et ses rencontres. Vous pouvez aussi rassurer votre employé en lui mentionnant qu’il ne perdra pas son emploi s’il participe à un programme de traitement des dépendances à temps plein. Vous pouvez le diriger vers des ressources et des professionnels dans la région. Vous pouvez aussi discuter de vos inquiétudes par rapport à sa dépendance dans le contexte professionnel (par exemple, l’accès des employés aux narcotiques dans une clinique vétérinaire) et lui demander son avis à ce sujet. Avec ces informations, vous pouvez concevoir un plan d’action, avec des rencontres régulières pour faire le point afin de vous protéger et de protéger votre employé.
Il est important de soutenir le plus possible l’employé dans son rétablissement, y compris pendant son programme de traitement des dépendances. À cause de son statut protégé par les droits de la personne, vous devez lui réserver son emploi pour son retour.
N’oubliez pas : L’obligation d’adaptation pour une dépendance ne veut pas dire que vous devez laisser l’employé travailler avec les facultés affaiblies. Cela veut seulement dire que vous devez l’aider à trouver un traitement et garder son poste jusqu’à ce qu’il puisse reprendre le travail.
Trouver de l’aide
Selon la substance en cause, il faudra peut-être une combinaison de services de counseling et de traitements de désintoxication, en plus d’une thérapie de réadaptation. Il peut donc être utile de recommander un fournisseur de services multidisciplinaires de traitement des dépendances.
Un conseiller en toxicomanie offre des consultations, collabore avec d’autres conseillers, des professionnels de la santé, le client et sa famille. Il aide à définir et gérer les enjeux entourant les soins du client et les problèmes que vit sa famille, les obstacles culturels et linguistiques et les dilemmes éthiques. Il se charge aussi de la coordination et de l’intégration des soins , en dirigeant l’employé vers d’autres fournisseurs au besoin.
En tant qu’employeur vous avez le devoir d’aider votre employé et de lui fournir des mesures d’adaptation, et votre employé a le devoir de chercher de l’aide en participant à un programme de traitement des dépendances. Enfin, si l’employé refuse de chercher de l’aide, si la qualité de son travail en souffre ou si son comportement devient dangereux, vous pourriez avoir le droit de le congédier. Mais avant, la FCEI vous recommande fortement de consulter un avocat.
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