Priorités des PME du Québec en matière de développement économique régional

Résumé

Les réalités et les variables qui influencent l’environnement d’affaires des entreprises sont nombreuses et, à cet égard, les régions où opèrent les petites et moyennes entreprises (PME) sont un indicateur permettant de mettre en relief des enjeux spécifiques et d’offrir une lecture plus fine de leur importance. Par exemple, les variables géographiques et sectorielles, le bassin de consommation ou encore la disponibilité de certains services, la pénurie de main-d’œuvre, les moyens financiers disponibles, l’arrimage entre les besoins du marché du travail et l’offre de formation dans une région ou encore l’accessibilité aux services sont autant de facteurs pouvant différencier les besoins des PME d’une région à l’autre.

Dans le cadre de son rapport de recherche, pour des fins d’analyse, la FCEI a retenu la nomenclature utilisée par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) dans l’édition 2020 du Panorama des régions du Québec¹ pour illustrer les résultats de son sondage. Les régions sont déclinées en deux regroupements régionaux en fonction de quatre groupes (voir ci-dessous) :

En termes d’action régionale, bien qu’elle ne soit pas axée uniquement sur les aspects économiques du développement régional, la Stratégie gouvernementale pour assurer l’occupation et la vitalité des territoires 2018-2022, déposée à l’Assemblée nationale le 7 décembre 2017², demeure le principal outil s’attaquant à ces questions. En effet, dans le cadre de cette stratégie, les régions administratives du Québec ont déterminé les grandes priorités visant à assurer le développement social et économique de leurs collectivités. Plusieurs enjeux soulevés dans ce rapport s’inspirent de certaines priorités exprimées par les régions au niveau de cette stratégie gouvernementale.

Pour assurer une action gouvernementale régionale, il est important de bien répondre aux préoccupations des PME parce que toutes les régions du Québec comportent une part dominante de petites entreprises dans leur paysage entrepreneurial. En effet, les entreprises de moins de 50 employés représentent de 89 % à 97 % des établissements des différentes régions.

Les résultats présentés dans cette étude ont été obtenus à partir du sondage Votre voix, mené en ligne auprès de 997 membres de la FCEI du Québec, entre le 12 et le 31 janvier 2021. À titre de comparaison, pour un échantillon probabiliste ayant un nombre égal de répondants, la marge d’erreur serait de plus ou moins 3,1 %, 19 fois sur 20.

Les questions de sondage soumises couvrent trois thématiques distinctes. La première partie du sondage s’intéresse au niveau de sensibilité du gouvernement du Québec à l’égard des réalités des PME situées dans les régions. Les deux sections suivantes expriment le niveau de priorisation accordé par les PME québécoises pour certains énoncés relatifs au développement économique régional, ce niveau étant décliné comme suit : très haute priorité, haute priorité, basse priorité, très faible priorité. La deuxième partie concerne les questions d’intendance relatives aux décisions économiques prises pour les régions. La FCEI entend par « intendance économique » les notions liées à l’administration, à la prise de décision et à la gouvernance s’agissant de développement économique régional. La troisième et dernière partie du sondage concerne six grands enjeux economiques.

En matière de priorisation accordée à quatre énoncés relatifs à l’intendance économique régionale, pour l’ensemble des régions du Québec, l’ordre de priorisation des PME est le suivant :

1. Permettre aux régions de déterminer elles-mêmes leurs priorités économiques (71 %)
2. Miser sur des fonds régionaux d’investissement autonomes (62 %)
3. Accroître la capacité d’intervention économique des paliers municipal et régional (58 %)
4. Adopter des politiques et des programmes adaptés aux besoins de chaque région (56 %)

En matière d’enjeux économiques, pour l’ensemble des régions du Québec, l’ordre de priorisation des PME est le suivant :

1. Déployer et rendre accessible Internet haute vitesse dans l’ensemble des régions (78 %)
2. Adopter des mesures qui facilitent et encouragent la relève entrepreneuriale dans ma région (76 %)
3. Améliorer l’offre de formation dans les établissements d’enseignement régionaux afin de pouvoir répondre aux besoins du marché du travail local (70 %)
4. Adopter des mesures pour attirer les immigrants dans les régions afin de réduire les effets de la
   pénurie de main-d’œuvre locale (59 %)³
5. Soutenir la 2e et la 3e transformation des ressources naturelles dans les régions (59 %)
6. Investir davantage dans les infrastructures de transport (routier, ferroviaire, maritime, aérien) (50 %)

L’analyse des résultats obtenus donne lieu à plusieurs constatations et pistes de réflexion. Les principales conclusions du rapport indiquent notamment que :

• La perception des PME du niveau de sensibilité du gouvernement du Québec aux réalités des PME situées dans les régions québécoises s’avère relativement faible et décroît significativement plus la région se trouve éloignée des régions centrales.
•  Les PME de toutes les régions du Québec souhaitent un meilleur arrimage entre les programmes et politiques et les particularités régionales.
•  Les PME du Québec souhaitent que leur région puisse déterminer elle-même des priorités économiques.
   L’accès à Internet haute vitesse, la relève entrepreneuriale et l’accès à de la main-d’œuvre sont les enjeux économiques les plus hautement priorisés par les PME lorsqu’il est question de développement économique régional.