Au cœur du paysage économique canadien, les petites entreprises jouent un rôle essentiel. Les résultats du sondage omnibus d'avril de la FCEI, qui a recueilli les réponses de 2 750 propriétaires d'entreprises indépendantes ─ couvrant toutes les provinces, tous les secteurs et toutes les tailles d'entreprises ─ met en lumière leur santé financière et les impacts des décisions politiques telles que le récent remboursement du CUEC et la hausse de la taxe carbone.
Le spectre de la santé financière des petites entreprises
Une part importante (29 %) des PME déclarent bénéficier d’une situation financière solide, ce qui souligne leur résilience. Pendant ce temps, une partie importante des PME (37 %) se retrouvent dans un état stable, ni prospère ni faible, tandis que le tiers restant (33 %) navigue dans des eaux financières troubles. Au sein de ce dernier groupe, 25 % déclarent être en mauvaise santé financière et 8 % sont dans un état critique.
Les résultats du sondage révèlent également que la santé financière des entreprises varie selon les secteurs, les emplacements et la taille des entreprises. Le secteur de l'hébergement semble être le plus vulnérable, avec 52 % des entreprises signalant une mauvaise santé financière, suivi du commerce de détail (41 %) et des arts, loisirs et information (38 %). Sur le plan géographique, l'Alberta affiche la proportion la plus élevée d'entreprises en mauvaise santé financière, soit 40 %, suivie de près par l'Ontario (38 %) et la Colombie-Britannique (36 %). Le Québec affiche la plus faible proportion d'entreprises en mauvaise santé (20 %). De plus, il existe une relation évidente entre la taille d’une entreprise et sa santé financière, les petites entreprises étant confrontées à des défis plus importants. Plus précisément, les entreprises comptant entre 0 et 4 employés ont la plus mauvaise santé financière, soit 41 %, suivies par celles qui en comptent entre 5 et 19 employés (31 %) et entre 20 et 49 employés (23 %).
La santé financière des petites entreprises est une mosaïque de force, de stabilité et de vulnérabilité qui varie selon le secteur d'activité, l'emplacement et la taille.
Source : Le sondage omnibus de la FCEI, Votre voix – avril 2024, a été menée en ligne du 4 au 22 avril 2024. Au total, 2 750 membres de la FCEI propriétaires d'entreprises indépendantes canadiennes, de tous les secteurs et de toutes les régions du pays, ont répondu à la question ci-dessus. À des fins de comparaison, un échantillon probabiliste comportant le même nombre de répondants aurait une marge d'erreur de +/- 1,9 %, 19 fois sur 20.
Question : Comment décririez-vous l’état de santé général actuel de votre entreprise (liquidités, dettes, revenus, rentabilité, etc.)? (Sélectionner une seule réponse)
Remarques : *Taille d’échantillon < 40. Le total ne cumulera pas à 100 % en raison de l’arrondissement.
L’impact du remboursement du prêt du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC) sur la santé financière des entreprises
Selon la dernière estimation du gouvernement fédéral, la majorité (75 %) des prêts du CUEC ont déjà été remboursés. Toutefois, les données de notre sondage indiquent que l’endettement de nombreuses entreprises n’a pas disparu instantanément et qu’il a un impact négatif sur leur santé financière.
L’analyse de la santé financière des entreprises par rapport à leur situation concernant le prêt du CUEC suggère une corrélation positive entre les entreprises qui n’ont pas utilisé le prêt ou qui ont autofinancé leur remboursement ─ obtenant ainsi la portion subvention ─ et une meilleure santé financière. Ces entreprises se caractérisent par leur faible proportion dans les catégories de santé financière mauvaise ou critique et une présence plus importante dans les catégories de santé financière moyenne, forte et très forte.
À l’inverse, la voie est moins reluisante pour les entreprises qui ont accumulé des dettes supplémentaires pour s’acquitter de leurs obligations de remboursement du CUEC ou qui n’ont pas été en mesure de rembourser leur prêt à temps pour accéder à la portion subvention. Ces entreprises sont plus fréquemment associées aux catégories de santé financière critique et mauvaise, signalant une situation financière précaire. Ceci est particulièrement préoccupant étant donné que les données de la FCEI montrent que plus de 200 000 entreprises (27 %) ont eu recours à de nouvelles dettes pour refinancer leur paiement du CUEC, ce qui rend encore plus difficile le paiement des coûts d’exploitation.
L’état du remboursement des prêts des emprunteurs du CUEC reflète la santé financière de l'entreprise
Source : Le sondage omnibus de la FCEI, Votre voix – avril 2024, a été menée en ligne du 4 au 22 avril 2024. Au total, 2 750 membres de la FCEI propriétaires d'entreprises indépendantes canadiennes, de tous les secteurs et de toutes les régions du pays, ont répondu à la question ci-dessus. À des fins de comparaison, un échantillon probabiliste comportant le même nombre de répondants aurait une marge d'erreur de +/- 1,9 %, 19 fois sur 20.
Remarques : Tableau spécial utilisant les questions suivantes : Comment décririez-vous l’état de santé général actuel de votre entreprise (liquidités, dettes, revenus, rentabilité, etc.)? (Sélectionner une seule réponse) ; Avez-vous été en mesure de rembourser votre prêt du CUEC à temps pour conserver la portion subvention (avant le 18 janvier 2024 ou 28 mars 2024)? (Sélectionner toutes les réponses pertinentes). Le total ne cumulera pas à 100 % en raison de l’arrondissement.
Le point de pression de la taxe carbone
Le 1er avril 2024, la taxe fédérale sur le carbone a bondi de 23 % pour atteindre 80 $ la tonne, mettant à rude épreuve les budgets opérationnels déjà serrés de nombreuses petites entreprises. Selon notre sondage, quatre entreprises sur cinq conviennent que l'augmentation du taux de la taxe carbone constitue un défi car elle entrave leur capacité à faire face à d'autres coûts d’exploitation (par exemple, salaires, loyer, hypothèque, services publics, inventaire).
Dans tous les secteurs, la plupart des entreprises ressentent les effets négatifs de la hausse de la taxe carbone, l'agriculture (89 %), la construction (87 %), les transports (8 %) et l'hébergement (84 %) étant particulièrement touchés. En ce qui concerne l'aspect géographique, la taxe carbone pose un plus grand défi aux entreprises de la Saskatchewan (89 %), de l'Alberta (88 %), de la Colombie-Britannique (78 %) et de l'Ontario (78 %).
De plus, nos résultats suggèrent une corrélation négative significative entre la taille d’une entreprise et l’ampleur de l’impact de la taxe carbone sur elle, les petites entreprises supportant une charge disproportionnellement plus élevée. Plus précisément, environ 4 entreprises sur 5 comptants moins de 50 employés indiquent que le taux de la taxe carbone pose un défi opérationnel – ce chiffre tombe à 73 % pour les entreprises de 50 employés ou plus. Cet écart met en évidence les diverses pressions financières auxquelles sont confrontées les entreprises en fonction de leur taille.
La majorité des entreprises SONT D’ACCORD que l'augmentation du taux de la taxe carbone constitue un défi pour leur entreprise, l'impact varie selon le secteur, l'emplacement et la taille de l'entreprise
Source : Le sondage omnibus de la FCEI, Votre voix – avril 2024, a été menée en ligne du 4 au 22 avril 2024. Au total, 2 750 membres de la FCEI propriétaires d'entreprises indépendantes canadiennes, de tous les secteurs et de toutes les régions du pays, ont répondu à la question ci-dessus. À des fins de comparaison, un échantillon probabiliste comportant le même nombre de répondants aurait une marge d'erreur de +/- 1,9 %, 19 fois sur 20.
Question : Dans quelle mesure êtes-vous d’accord ou pas d’accord avec les énoncés suivants concernant le système de tarification du carbone et l’utilisation des revenus qui en découlent ? : « La hausse de la taxe carbone constitue un défi pour notre entreprise et nuit à notre capacité d’assumer nos autres coûts d’exploitation (p. ex., salaires, loyer, hypothèque, services publics, inventaire) »
Remarques : Les résultats présentent les entreprises de toutes les provinces canadiennes, à l'exception du Québec. Notamment, les entreprises du Québec ont été exclues de cette analyse en raison de leur exemption de la réglementation sur la taxe carbone présente dans d’autres juridictions. *Taille d’échantillon < 40
La relation entre la santé financière d'une entreprise et l'impact de la taxe carbone révèle une tendance claire selon laquelle la pression de la taxe carbone est inversement proportionnelle au bien-être financier d'une entreprise. Plus précisément, les entreprises dont la santé financière est moyenne ou faible sont plus susceptibles de considérer (respectivement 78 % et 57 %) la hausse de la taxe carbone comme un obstacle à leurs opérations. En revanche, les entreprises avec une meilleure situation financière étaient moins susceptibles de considérer la hausse de la taxe carbone comme un défi, avec 39 % de celles appartenant à des bonnes catégories financières et seulement 8 % de celles appartenant à des catégories très bonne soutenant un potentiel impact négatif. De plus, alors que les entreprises avec des états financiers vulnérables reconnaissent la taxe carbone comme un défi, celles qui se trouvent dans des conditions critiques, bien que toujours touchées, ne la considèrent pas comme leur principale préoccupation : seulement 18 % sont d'accord sur l'impact négatif de la taxe. Cela suggère que ces entreprises sont confrontées à des défis plus immédiats ou plus graves.
Une part plus élevée d’entreprises dans une situation financière moyenne ou faible SONT D’ACCORD que l’augmentation de la taxe carbone constitue un défi pour leur entreprise
Source : Le sondage omnibus de la FCEI, Votre voix – avril 2024, a été menée en ligne du 4 au 22 avril 2024. Au total, 2 750 membres de la FCEI propriétaires d'entreprises indépendantes canadiennes, de tous les secteurs et de toutes les régions du pays, ont répondu à la question ci-dessus. À des fins de comparaison, un échantillon probabiliste comportant le même nombre de répondants aurait une marge d'erreur de +/- 1,9 %, 19 fois sur 20.
Remarque : Comment décririez-vous l’état de santé général actuel de votre entreprise (liquidités, dettes, revenus, rentabilité, etc.) ? (Sélectionner une seule réponse) ; Dans quelle mesure êtes-vous d’accord ou pas d’accord avec les énoncés suivants concernant le système de tarification du carbone et l’utilisation des revenus qui en découlent?: « La hausse de la taxe carbone constitue un défi pour notre entreprise et nuit à notre capacité d’assumer nos autres coûts d’exploitation (p. ex., salaires, loyer, hypothèque, services publics, inventaire) »
En examinant la santé financière et l'impact de l'augmentation de la taxe carbone dans divers secteurs, il apparait évident que le secteur de l'hébergement est particulièrement tendu, non seulement aux prises avec une situation financière précaire, mais aussi avec une lutte significative contre l'augmentation de la taxe carbone. Les secteurs de la vente au détail, des services personnels, de la fabrication, des transports, de la construction et de l’agriculture évoluent également dans un paysage complexe où ils doivent équilibrer leur vulnérabilité financière et les conséquences d’une hausse de la taxe carbone. À l’autre extrémité du spectre, le secteur de la finance, des assurances et de l’immobilier fait preuve d’une relative résilience.
Impact des hausses de la taxe carbone sur les entreprises : une analyse sectorielle des corrélations en matière de santé financière
Source : Le sondage omnibus de la FCEI, Votre voix – avril 2024, a été menée en ligne du 4 au 22 avril 2024. Au total, 2 750 membres de la FCEI propriétaires d'entreprises indépendantes canadiennes, de tous les secteurs et de toutes les régions du pays, ont répondu à la question ci-dessus. À des fins de comparaison, un échantillon probabiliste comportant le même nombre de répondants aurait une marge d'erreur de +/- 1,9 %, 19 fois sur 20.
Remarques :Tableau spécial utilisant les questions suivantes : Comment décririez-vous l’état de santé général actuel de votre entreprise (liquidités, dettes, revenus, rentabilité, etc.) ? (Sélectionner une seule réponse); Dans quelle mesure êtes-vous d’accord ou pas d’accord avec les énoncés suivants concernant le système de tarification du carbone et l’utilisation des revenus qui en découlent?: « La hausse de la taxe carbone constitue un défi pour notre entreprise et nuit à notre capacité d’assumer nos autres coûts d’exploitation » ; *Taille d’échantillon < 40
Regarder vers l'avant
Les résultats de notre dernier sondage omnibus révèlent que si une partie des entreprises fait preuve de résilience en ces temps économiques difficiles, d’autres sont étouffées par des difficultés financières et des pressions induites par les politiques. La voie à suivre nécessite un équilibre délicat entre soutien, planification financière stratégique et ajustements politiques qui aident les petites entreprises à se redresser et à se développer. En réponse, la FCEI propose plusieurs recommandations d'actions gouvernementales.
Concernant le CUEC ─ mettre en œuvre un processus d'examen pour les titulaires de prêts jugés inéligibles et introduire un plan de remboursement sur trois ans pour offrir plus de flexibilité. De plus, explorez de nouvelles façons d’alléger le fardeau de la dette de ceux qui ne sont pas en mesure de respecter la date limite de remboursement du CUEC.
Concernant la taxe carbone, veiller à ce que les 2,5 milliards de dollars de recettes de la taxe carbone soient restitués en 2024 avec des rabais significatifs pour les plus petites entreprises et augmenter la part des futurs rabais pour les PME de 5 % à 9 %.
La FCEI continuera de surveiller la santé financière des entreprises dans ses prochains sondages afin d’avoir une idée plus précise de la façon dont les perspectives se redresseront à l’approche du second semestre. Cette évaluation continue nous aidera à adapter nos recommandations et nos stratégies de soutien aux petites entreprises de tout le pays.