Salle de presse

Tempête de neige : un bilan est nécessaire

Rédigé par CFIB Media Centre | Feb 28, 2025 2:13:06 PM

Lettre ouverte publiée dans le Journal de Montréal, le 28 février 2025. 

Comme plusieurs citoyens de la Ville de Montréal, j’ai été déçu par la gestion du ramassage de la neige. Faire marcher mes enfants dans la rue pour se rendre à l’école ou à la garderie, c’est drôle pendant deux jours. Après près d’une semaine, il est légitime de se poser des questions.  


Maintenant que presque toutes les rues sont déneigées, évitons de passer à un autre appel.  
Cette lenteur d’exécution a des incidences négatives pour les personnes à mobilités réduites, les aînés et les commerçants, dont certains n’ont pas pu recevoir leurs livraisons ou ont subi une chute d’achalandage. 


Que dire de ces citoyens qui ont reçu des contraventions pour avoir stationné leur véhicule en diagonale, sans autre alternative en raison des bancs de neige ? Quand ça ne fonctionne pas pour la Ville, on évoque souvent des raisons externes, mais lorsqu’il s’agit d’appliquer les règles municipales pour les citoyens ou les entreprises, l’administration est intransigeante. 


Bien entendu, il s’agissait de deux tempêtes successives qui ont laissé 70 cm de neige. Cela dit, on ne peut pas dire qu’elles étaient imprévisibles. À cet égard, quelle a été la stratégie de la Ville ? Pourquoi ne pas avoir commencé dès la fin de la première tempête ? Voulait-on économiser en ne déneigeant qu’une seule fois? Quel était le plan de contingence de la Ville ? Est-ce qu’il y en avait même un ?


Pas besoin d’aller très loin dans le temps pour voir que ce n’est pas le premier cafouillage de la Ville de Montréal. Nous n’avons qu’à penser au dossier de la piétonnisation du Centre-Ville ou de la rue St-Hubert, du « terrassegate », de la gestion désastreuse du Grand Prix de Montréal. 


On peut dire que l’administration est efficace en relations publiques pour gérer les crises. Maintenant, il serait peut-être pertinent de voir comment on peut simplement éviter les crises ou, à tout de moins, de commencer à agir en amont plutôt qu’en aval. 


C’est pourquoi il ne faut pas cacher sous le tapis la gestion du déneigement, et ce, peu importe le nombre de centimètres tombés. 


Face à tous ces constats, Montréal doit prendre ses responsabilités. Il est nécessaire de faire un une analyse rétrospective des faits pour comprendre réellement ce qui n’a pas fonctionné, et comment faire mieux la prochaine fois. La Ville doit être préparée et réagir plus rapidement. La Ville doit être en mesure de répondre mieux à ses mandats premiers. 


Le 24 janvier dernier, j’écrivais que les PME s’attendaient à plus de leur métropole. Un an plus tard, aucun changement significatif n’est à mentionner. Pire, l’administration Plante impose des changements qui ne passent pas auprès des entrepreneurs et des citoyens. 


Il y a place à l’amélioration. Mais pour s’améliorer, il faut être en mesure de se remettre en question et être réceptif au changement.  


Quand le dernier flocon sera ramassé, espérons qu’on passera à l’heure du bilan et des recommandations à mettre en œuvre. Améliorer la prestation de services de première ligne des citoyens et des entreprises doit être la priorité. 

François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI.