Nouvelle étude de la FCEI sur l’inflation : 64 % des PME québécoises sont fortement affectées, les plus petites entreprises davantage affaiblies
Montréal, le 13 février 2023 – La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) dévoile une nouvelle étude sur l’impact de l’inflation, mettant en relief ses conséquences pour les PME québécoises entre janvier 2023 et la même période l’année précédente. Les données confirment que les pressions inflationnistes ne s’atténuent pas pour les entreprises, au contraire. Ce sont 64 % des dirigeants de PME qui affirment subir des impacts importants de la hausse des prix sur leur entreprise. Fait important à noter, toutes les données comparatives du degré d’impact des défis des PME québécoises à l’an dernier sont en hausse.
« Nos données sont claires : la situation est pire que l’an passé. Il est vrai que le sommet de l’inflation semble derrière nous, cependant les niveaux actuels sont bien supérieurs à ce que nous avons connu. De plus, cette pression continue sur l’augmentation des coûts affaiblit nos PME qui sont d’un côté encore fragilisées par les deux ans de pandémie et de l’autre, ralenties par la pénurie de main-d’œuvre », déclare François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI.
Pour combattre l’inflation, les PME québécoises utilisent certaines mesures dont les variations entre 2023 et l’année précédente démontrent une aggravation de la situation économique et un affaiblissement de la petite entreprise :
- Augmenter leurs prix (73 % en 2023 et 2022);
- Travailler plus d’heures pour alléger les coûts de la main-d’œuvre (59 % en 2023, 52 % en 2022);
- Réduire temporairement la marge bénéficiaire afin de rester concurrentiels (43 % en 2023, 38 % en 2022);
- Réduire les investissements et prévisions de croissance (32 % en 2023, 29 % en 2022).
Les petites entreprises au front sans les outils pour s’en sortir
Pour faire face à l’inflation, toutes les entreprises ne sont pas logées à la même enseigne. Les données de l’étude de la FCEI confirment que les impacts de l’augmentation des coûts sont plus durs pour les petites entreprises. En effet, il s’avère être plus difficile pour les entreprises ayant moins de 5 employés à pratiquer l’augmentation de leurs prix (65 %) comparativement à la moyenne (73 %). L’impact est également plus marqué quant aux heures travaillées par les chefs de PME, atteignant une proportion de 64 % pour les entreprises de 0 à 4 employés et de 60 % pour celles ayant de 5 à 19 employés. Enfin, les entreprises de moins de 5 employés sont plus nombreuses que la moyenne à réduire leurs investissements (36 % en 2023 comparativement à 29 % en 2022).
« Rappelons-nous que l’économie du Québec est composée de petites entreprises. En effet, la moitié d’entre elles ont moins de 5 employés et 70 % moins de 10 employés. Comme la paperasserie, l’augmentation des coûts frappe les PME de façon inversement proportionnelle à leur grandeur. Plus l’entreprise est petite, plus l’enjeu est aigu et les économies d’échelle sont d’autant plus limitées, voire inexistantes, alors que l’augmentation des frais fixes maintient une forte pression depuis un an déjà. Cette situation a pour effet d’affaiblir nos plus petites entreprises si importantes pour l’économie de toutes nos régions », ajoute Clémence Joly, analyste des politiques et auteure du rapport de recherche.
Actuellement, le gouvernement du Québec accentue le problème plutôt qu’il n’aide les PME
La note de recherche illustre que le gouvernement du Québec contribue à accentuer la pression sur les PME au lieu de les aider à affronter ce défi. En effet, le plus grand changement en 2023 s’avère l’augmentation significative de l’impact des augmentations de certains coûts gouvernementaux sur les PME du Québec. En 2022, rappelons que 64 % d’entre elles mentionnaient un impact allant d’important (34 %) à modéré (30 %). Seulement 12 mois plus tard, à cette même question, elles sont dorénavant 78 % à mentionner un impact allant d’important (44 %) à modéré (34 %). Les hausses successives des coûts gouvernementaux, tels que les taxes sur la masse salariale ou encore les tarifs d’électricité, font bien mal aux PME québécoises.
Le gouvernement du Québec possède deux principaux leviers d’intervention pour soutenir les PME : limiter l’augmentation des coûts gouvernementaux et réduire la fiscalité. Il agit sur ces deux fronts avec la mise en place de son bouclier anti-inflation pour protéger les citoyens et les aider à faire face à la hausse du coût de la vie, mais malheureusement, il laisse les PME seules sans aucune protection.
« L’appel est sans équivoque : ce sont 94 % des dirigeants de PME québécoises qui demandent à leur gouvernement d’inclure les entreprises dans les mesures visant à lutter contre l’inflation. Les actions sont à portée de main en commençant par le projet de loi 2 qui, sans modifications, imposera des coûts supplémentaires de 250 M$ aux PME. Ensuite, le prochain budget est une occasion à saisir pour lancer un chantier d’allègement fiscal pour les petites entreprises. Le Québec est la province où les taxes sur la masse salariale sont les plus élevées au Canada. Il est temps pour le gouvernement d’aider les PME frappées par l’Inflation plutôt que d’amplifier leurs problématiques », conclut François Vincent.
Pour consulter le rapport Les PME québécoises et l’inflation, entre adaptation et gestion des répercussions économiques, étude de suivi 2022-2023.
Renseignements
Maud Larivière, attachée de presse, FCEI
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À propos de la FCEI
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