Journée des micro-, petites et moyennes entreprises : Le Québec a besoin de ses PME
Lettre ouverte publiée dans le Journal de Montréal, le Journal de Québec, et TVA nouvelles.
Portée par les Nations Unies et officialisée l’an dernier par l’Assemblée nationale du Québec, la Journée des micro-, petites et moyennes entreprises vise à sensibiliser la population à leur rôle essentiel.
Aujourd’hui, je dis MERCI aux personnes qui ont osé l’entrepreneuriat !
Oser entreprendre, c’est avoir le courage d’affronter l’incertain pour faire ce que l’on aime. C’est transmettre ses connaissances et compétences à son entourage et à sa communauté. C’est contribuer à l’économie d’aujourd’hui et de demain, notamment par la création d’emplois et les investissements privés en région.
À elles seules, les petites entreprises génèrent les deux tiers des emplois du secteur privé et contribuent à près du tiers du PIB du Québec. Le cœur de notre économie bas au rythme de ses PME.
Les deux dernières années pandémiques ont été dures et engendré un niveau d’endettement dépassant les 100 000 $ en moyenne pour les PME. Encore aujourd’hui, des petites entreprises peinent à retrouver leur rythme de croisière prépandémique.
Alors que la pandémie semble derrière nous, nos PME doivent affronter deux enjeux de taille: la pénurie de main-d’œuvre et l’inflation.
Le manque criant d’employés est un cauchemar pour la majorité des propriétaires d’entreprise : heures supplémentaires, commerces fermés, contrats perdus, projets d’expansion sur la glace et capacité de production diminuée.
Entretemps, les factures continuent d’entrer et sont de plus en plus difficiles à absorber. L’inflation affecte négativement 85 % des PME et particulièrement les plus petites entreprises, car les économies d’échelle sont minces, voire inexistantes.
À l’aube des élections provinciales, nous présentons nos recommandations pour contribuer aux succès des PME québécoises.
Nous devons parler fiscalité, car ce n’est pas en ayant la fiscalité la plus lourde au pays pour les PME que nous les aiderons à prospérer. Le Québec est la province qui a les taxes sur la masse salariale les plus élevées du Canada. Elles sont 31,7 % plus élevées qu’en Ontario. Nous sommes également les seuls à ne pas offrir le taux d’impôt réduit pour les plus petites entreprises des secteurs des services et de la construction. Ce qui en résulte est un taux d’impôt 259 % plus élevé pour celles-ci. Nous soulignons les baisses successives du taux PME au cours des dernières années. Il faut continuer, car il y a huit provinces canadiennes qui offrent un taux plus bas à ses PME.
Donner un répit fiscal permettrait aux PME d’augmenter les salaires et d’investir dans l’automatisation.
Il faut aussi parler du fardeau administratif et réglementaire dont le coût s’élève à 8,2 G$ au Québec ! Pour réduire les coûts de l’inflation et répondre aux manques de travailleurs, les entrepreneurs font plus d’heures. La paperasserie est donc plus lourde qu’avant. Voilà donc un chantier à accélérer qui est sans coût pour le gouvernement.
D’autres mesures peuvent propulser nos PME, comme l’achat local, la relève entrepreneuriale et la reprise postpandémique. Ce sont des leviers pour paver la voie à la réussite des PME : un gage de succès pour le Québec.
François Vincent, Vice-président pour le Québec
Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI)