Le nombre de PME touchées par la criminalité a doublé en une année
Ottawa, le 24 octobre 2024 — Selon un nouveau rapport de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), la part des entreprises ayant été directement touchées par des problèmes de sécurité publique a presque doublé dans la dernière année, passant de 24 % en 2023 à 45 % en 2024.
« C’est un cauchemar pour les PME. Les entrepreneurs travaillent dur, fournissent des emplois et contribuent à la communauté, mais ils se font voler, briser des fenêtres et vandaliser. Être constamment victimes de crimes, ça peut avoir des conséquences dévastatrices », affirme Alchad Alegbeh, analyste de la recherche à la FCEI.
Les délits les plus courants sont les déchets (p. ex., accessoires pour la consommation de drogues, ordures, excréments), le vandalisme et le vol. La criminalité et les problèmes de sécurité ont aussi un impact émotionnel sur les propriétaires de PME. En effet, plus des deux tiers (68 %) d’entre eux se disent inquiets pour leur sécurité et celle de leur personnel et de leurs clients.
Ces 3 dernières années, la criminalité a coûté aux PME une somme médiane de 5 000 $, par exemple pour remplacer l’équipement ou les biens volés, ou réparer les bris dus au vandalisme. De plus, 68 % des propriétaires de PME ne remplissent pas toujours une réclamation d’assurance lorsqu’ils ont des problèmes de sécurité, surtout parce qu’ils ont peur que leurs primes exorbitantes augmentent davantage.
Les gouvernements et les forces de l’ordre n’en font pas assez selon les PME
Plus de la moitié (54 %) des propriétaires de PME disent toujours faire un rapport de police lorsqu’ils ont des problèmes de sécurité, mais seulement le tiers (33 %) d’entre eux sont satisfaits du temps d’intervention et du service des forces de l’ordre. Certains propriétaires de PME mentionnent que les types de crime auxquels ils sont confrontés, comme le vol ou le vandalisme, sont trop mineurs pour que la police sévisse ou qu’elle le fasse dans les heures, voire les jours suivant le signalement.
Pour se protéger, la moitié (50 %) des PME ont changé leurs façons de faire, comme fonctionner sur rendez-vous, verrouiller les portes durant les heures d’ouverture et garder les lumières allumées la nuit. Les deux tiers (67 %) ont investi davantage dans la sécurité (p. ex., installer des caméras, ajouter des barreaux aux portes et fenêtres, embaucher des agents de sécurité).
« Bien qu’utiles et nécessaires, certaines mesures de sécurité coûtent cher et dissuadent les clients d’entrer, ce qui diminue les revenus. Les petites entreprises ont de faibles marges bénéficiaires, alors un seul incident peut être déterminant pour elles », souligne Alchad Alegbeh.
La grande majorité des entrepreneurs pensent que les taxes et impôts qu’ils paient ne se traduisent pas par une amélioration de la sécurité publique (79 %) et que les gouvernements ne collaborent pas efficacement pour prévenir la criminalité et les problèmes de sécurité (78 %). Pour remédier à cela et renforcer le sentiment de sécurité, la FCEI recommande aux gouvernements de prendre les mesures suivantes :
• Régler les problèmes sous-jacents qui contribuent à la criminalité, comme le manque de logements abordables, les problèmes de santé mentale et les dépendances.
• Améliorer les ressources pour les PME, y compris un financement proactif pour augmenter la sécurité, des fonds pour les réparations attribuables à la criminalité ainsi que des conseils et des stratégies de prévention et d’intervention pour les propriétaires de PME et leurs employés.
• Renforcer la collaboration entre les gouvernements, les organismes sans but lucratif, les groupes communautaires et les PME pour élaborer des politiques et programmes fondés sur des données probantes visant à lutter contre la criminalité et les problèmes de sécurité.
Les gouvernements devraient aussi accroître la sécurité dans les zones commerciales et les espaces publics, améliorer l’approche en matière de récidive et favoriser la diversité des compagnies d’assurance en facilitant l’accès.
« Alors que la criminalité continue d’augmenter, les PME doivent souvent se débrouiller seules et porter le fardeau émotionnel et financier qu’elle entraîne. Il faut que tous les paliers de gouvernement agissent pour protéger nos communautés et s’assurer que les taxes et impôts améliorent vraiment la sécurité des PME et des personnes qu’elles servent », conclut M. Alegbeh.
Consultez la version intégrale du rapport Fenêtres cassées, confiance brisée – Impact de la hausse de la criminalité sur les PME.
Renseignements :
Maud Larivière, attachée de presse, FCEI
514-817-0228
affaires.publiques@fcei.ca
À propos de la FCEI
La FCEI (Fédération canadienne de l’entreprise indépendante) est le plus grand regroupement de PME au pays, comptant 97 000 membres dans tous les secteurs d’activité et toutes les régions. Elle vise à augmenter les chances de succès des PME en défendant leurs intérêts auprès des gouvernements, en leur fournissant des ressources personnalisées et en leur offrant des économies exclusives. Visitez fcei.ca pour en savoir plus.