La grande majorité des PME passent à côté d’aides financières par manque de temps
Montréal, le 22 janvier 2024 – Le gouvernement du Québec adopte beaucoup de mesures sous forme de crédits d’impôt pour aider les PME, notamment en ce qui concerne les pénuries de main-d’œuvre. La Fédération canadienne de l’entreprise indépendance (FCEI) publie un rapport de sondage faisant l’état des lieux de l’utilisation de ces crédits d’impôt par les PME québécoises. Ce dernier révèle est que seulement 30 % des propriétaires de PME ont une connaissance générale des crédits d’impôt mis en place par le gouvernement du Québec pour les aider.
Fait marquant, pour la moitié des PME, c’est le dirigeant de l’entreprise qui recueille les renseignements et présente les demandes de crédits d’impôt. Pour 3 PME sur 5, une entreprise externe (ex. : un bureau de comptable) offre une expertise et un appui. Enfin, seulement 15 % des PME peuvent avoir un employé dédié à cette tâche. Plus l’entreprise est petite, plus l’entrepreneur sera impliqué dans le processus. Dans un contexte où l’enjeu de la pénurie de main-d’œuvre demeure encore un frein majeur pour les PME et que sa conséquence première est d’augmenter les heures des dirigeants, il est extrêmement difficile pour un entrepreneur de trouver du temps. Cela rend la situation plus complexe pour des petites entreprises qui ont subi des pertes économiques de milliards de dollars en raison du manque d’employés.
« On se retrouve ici dans un cercle vicieux : plus les petites entreprises manquent d’employés, moins leur dirigeant n’a de temps pour éplucher l’aide gouvernementale, car il est mobilisé sur le plancher à éteindre des feux. Notre sondage confirme que l’aide du gouvernement du Québec visant les PME frappe le mur de la pénurie de main-d’œuvre. », commente François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI.
La FCEI a questionné les dirigeants de PME sur les crédits d’impôt visant à aider les entreprises à lutter contre la pénurie de main-d’œuvre. Le constat est frappant, l’information ne se rend pas aux dirigeants de petites entreprises. Voici le pourcentage de dirigeants de PME quant à la connaissance et d’utilisation :
- Crédit d’impôt favorisant le maintien en emploi des travailleurs d’expérience : 15 % le connaissent et l’utilisent et 10 % le connaissent, mais ne l’ont pas utilisé;
- Crédit d’impôt pour stage en milieu de travail à l’égard d’un apprenti inscrit au programme d’apprentissage en milieu de travail : 11 % le connaissent et l’utilisent et 16 % le connaissent, mais ne l’ont pas utilisé;
- Crédit d’impôt pour stage en milieu de travail à l’égard d’un étudiant inscrit à temps plein dans un établissement d’enseignement reconnu : 11 % le connaissent et l’utilisent et 19 % le connaissent, mais ne l’ont pas utilisé;
- Crédit d’impôt relatif aux salaires – R-D : 57 % d’entre eux ne le connaissent pas; 7 % le connaissent et l’utilisent et 15 % le connaissent, mais ne l’ont pas utilisé;
- Crédit d’impôt pour investissement et innovation : 6 % le connaissent et l’utilisent et 20 % le connaissent, mais ne l’ont pas utilisé;
- Crédit d’impôt pour le maintien en emploi des personnes ayant des contraintes sévères à l’emploi : 4 % le connaissent et l’utilisent et 13 % le connaissent, mais ne l’ont pas utilisé.
Le gouvernement doit améliorer son mode de communication
Lorsque questionnés sur les obstacles à l’obtention des crédits d’impôt, les dirigeants de PME citent en premier lieu (43 %) la complexité des documents exigés et la paperasserie que cela entraîne. Viennent ensuite le manque de temps (31 %), la difficulté à trouver des renseignements (28 %) et l’insuffisance des informations disponibles (24 %).
Quant aux mesures à prioriser, le top 3 est le suivant :
• 61 % des entrepreneurs estiment qu’il faut accélérer et simplifier le processus de demande pour leur faire gagner du temps;
• 56 % demandent au gouvernement de prioriser des mesures de communication avec eux pour les informer des crédits d’impôt offerts;
• 52 % estiment que Québec doit améliorer les modes de communication de l’information.
« Il est possible d’améliorer la situation et c’est à la portée du gouvernement du Québec. Il est temps d’engager une vaste campagne de sensibilisation auprès des PME pour faire atterrir les programmes gouvernementaux. Les ministères et les agences clés, comme Revenu Québec et le ministère de l’Emploi, peuvent certainement être mis à contribution. Aussi, l’allégement et la simplification réglementaire offriront du temps aux entreprises. Il y a clairement du travail à faire sur le dossier qui devrait être hautement prioritaire sachant la situation fragile des PME du Québec. Elles ont besoin de toute l’aide disponible. Le prochain budget du Québec peut marquer le début d’une telle offensive », conclut François Vincent.
Méthodologie
Sondage Votre Voix en ligne de la FCEI, du 7 au 19 décembre 2023. Résultats : Basés sur les réponses de 288 membres de la FCEI qui sont propriétaires de PME et issus de tous les secteurs et de toutes les régions du Québec. À titre de comparaison, un échantillon probabiliste avec le même nombre de répondants aurait une marge d’erreur de +/-5,8 %, 19 fois sur 20.
Renseignements
Maud Larivière, attachée de presse, FCEI
Tél. : 514-861-3234 (poste 1808) | Cell. : 514-817-0228
affaires.publiques@fcei.ca
À propos de la FCEI
La FCEI (Fédération canadienne de l’entreprise indépendante) est le plus grand regroupement de PME au pays, comptant 97 000 membres au Canada et 21 000 au Québec dans tous les secteurs d’activité et toutes les régions. Elle vise à augmenter les chances de succès des PME en défendant leurs intérêts auprès des gouvernements, en leur fournissant des ressources personnalisées et en leur offrant des économies exclusives. Visitez fcei.ca pour en savoir plus.