Hausse de 4,2 % du salaire minimum : une pression sur les coûts plus importante que prévu dans les PME | FCEI
Montréal, le 30 janvier 2019 – Réagissant à l’annonce de l’augmentation de 4,2 % du salaire minimum décrétée par le gouvernement du Québec, la FCEI a tenu à saluer le fait qu’il ait respecté sa promesse de ne pas le hausser à 15 $/h. Néanmoins, elle estime que cette augmentation créera une pression à la hausse plus importante que prévu sur les coûts salariaux des PME, en plus de leur enlever de la flexibilité. « Il s’agit d’une hausse cinq fois plus importante que ce qui avait été prévu dans le plan triennal présenté l’an passé. Même si, tel que recommandé par certains économistes, on demeure à l’objectif d’atteindre un ratio de 50 % par rapport au salaire horaire moyen, plusieurs propriétaires de PME, devant maintenir l’équité entre leurs salariés, subiront une pression à la hausse accrue sur l’ensemble de leur masse salariale. En outre, cela risque de leur enlever de la flexibilité pour décider dans quels postes ils estiment plus stratégique d’investir au sein de leur entreprise, ce qui, en contexte de pénurie de main-d’œuvre, peut s’avérer problématique. Même si on adhère entièrement à l’objectif du gouvernement de permettre aux travailleurs moins nantis de profiter de la croissance économique, nous estimons qu’il existerait des moyens plus optimaux pour y arriver », a indiqué Martine Hébert (M. Sc. écon.), vice-présidente principale et porte-parole nationale à la FCEI.
Une hausse de 1,6 fois celle prévue pour le salaire horaire moyen : un effet domino à prévoir
La FCEI a tenu à rappeler que l’augmentation du salaire minimum, qui est de 1,6 fois celle prévue par plusieurs analystes pour le salaire moyen (2,6 %), crée un effet domino sur les coûts salariaux dans les plus petites entreprises, car elles doivent préserver l’équité entre leurs salariés. « Quand l’étudiant de 16 ans travaillant dans un petit commerce depuis 2 mois reçoit une augmentation de salaire de 4,2 %, ça crée des attentes chez les autres travailleurs qui occupent des postes plus qualifiés ou qui cumulent plus d’ancienneté. Si l’employeur avait prévu des augmentations moyennes de 3 % par exemple, il sera obligé de revoir ses plans, de couper ailleurs, d’augmenter ses prix, etc. Quand on parle du salaire minimum, il est donc important d’avoir une perspective d’ensemble et de garder cela à l’esprit », ajoute Mme Hébert.
Le 15 $/h : un mirage porteur de faux espoirs
La FCEI estime que le gouvernement adopte la bonne approche économique en ne cédant pas au mirage proposé par certains groupes concernant le 15 $/h. « C’est de la pensée magique d’affirmer que, dans notre économie, augmenter le salaire minimum à 15 $/h serait sans conséquence. Même la Banque du Canada avait publié l’an passé une étude montrant que des dizaines de milliers d’emplois seraient compromis et qu’il y aurait de l’inflation en raison des hausses importantes du salaire minimum qui avaient été prévues, notamment en Alberta et en Ontario. Il faut donc plutôt miser sur l’augmentation du revenu disponible des ménages à faibles revenus via les mesures fiscales qui leur sont destinées si l’on veut améliorer leur sort », explique Martine Hébert.
Une hausse qui s’ajoute à d’autres…
La FCEI a aussi tenu à rappeler que cette hausse s’ajoute notamment aux augmentations des cotisations aux RRQ en 2019 et à l’application des nouvelles normes du travail. « Même si l’économie se porte bien, il faut rappeler que les PME ont une capacité limitée à assumer des hausses de coûts plus importantes que l’accroissement réaliste de leurs revenus. Dans ce contexte, nous espérons que le premier budget du nouveau gouvernement comportera des mesures permettant de maintenir et d’accroître la compétitivité des entreprises québécoises », a conclu Mme Hébert.
À propos de la FCEI
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Renseignements :
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