Montréal, le 19 avril 2022 – La pénurie de main-d’œuvre n’épargne aucun secteur. C’est ce que dévoile un nouveau rapport de sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI). En prenant le pouls de 1 332 entrepreneurs québécois, elle révèle les impacts néfastes de l’enjeu sur les PME du Québec et les secteurs les plus touchés.
Le Québec est la province canadienne la plus frappée par la pénurie de main-d’œuvre. Les deux premières conséquences négatives de cet enjeu touchent dirigeants d’entreprise et employés. En effet, ceux-ci doivent compenser en faisant plus d’heures, dans une proportion respectivement de 63 % et 45 %. Le rapport de la FCEI démontre que cette réalité est vécue de façon importante pour les secteurs de l’hébergement et de la restauration avec un taux de 79 % et 70 % et le secteur de la construction qui cumule 65 % et 50 %.
« Les entrepreneurs sont des personnes exceptionnelles, mais les super-héros n’existent que dans la fiction. Le manque de main-d’œuvre a comme conséquence de faire travailler plus d’heures 3 dirigeants de PME sur 5, et de façon encore plus significative dans certains secteurs. En fait, ça a l’effet d’un rouleau compresseur pour les secteurs d’activité économique au Québec. Ajoutons que c’est un réel casse-tête pour les petites entreprises, car un poste vacant représente une part plus importante de leur main-d’œuvre totale. Pour la moitié des entreprises au Québec qui ont moins de 5 employés, perdre un employé représente 20 % ou plus de leur force de production! Pour avoir une économie en santé, il faut des entrepreneurs qui le sont », déclare François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI.
Impacts négatifs pour l’économie
La pénurie de main-d’œuvre entraîne des impacts économiques négatifs pour le Québec. En effet, 2 PME sur 5 doivent refuser des ventes ou des contrats. Aussi, elles sont 26 % à devoir annuler ou reporter des projets d’entreprise. Le rapport de la FCEI fait ressortir que les secteurs de la construction (67 %) et du manufacturier (45 %) sont particulièrement touchés. Notons également que la restauration (48 %) n'est pas épargnée et dépasse aussi la moyenne des PME québécoises qui refuse des ventes. Cela s’illustre notamment par les fermetures de la prestation de services en raison du manque d’employés.
La pression augmente pour les PME des différents secteurs économiques. En effet, selon les données de Statistique Canada, les postes vacants au Québec pour toutes les industries sont passés de 126 730 au 4e trimestre de 2019 à 238 140 pour le 4e trimestre de 2020, soit une augmentation de 88 %. Cela est particulièrement important pour les secteurs de l’hébergement et de la restauration (+ 155 %), la construction (+ 94 %) et le manufacturier (+ 92 %).
Les PME demandent une action forte au gouvernement du Québec
Les demandes des PME au gouvernement du Québec pour tenter d’endiguer la pénurie de main-d’œuvre sont claires :
La FCEI constate que le récent budget du gouvernement ne comprenait pas de mesures pour réduire la fiscalité des PME et bonifier les crédits d’impôt existants. De plus, comme l’indiquait une note de recherche de la FCEI, une incongruité fiscale québécoise empêche des dizaines de milliers d’entreprises des secteurs de la construction et des services qui ne rémunèrent pas 5 000 heures par année (moins de 3 employés à temps plein) d’obtenir des crédits d’impôt censés pourtant les aider à affronter la crise de la pénurie de main-d’œuvre. À cela, s’ajoute le fait que ces mêmes entreprises n’ont pas accès au taux d’impôt réduit pour PME et doivent donc payer un taux 259 % plus élevé. De plus, l’Opération main-d’œuvre du gouvernement du Québec a mis en place des mesures spécifiques que pour les secteurs des technologies de l’information, du génie et de la construction.
« Tous les secteurs d’activité ont besoin de l’intervention du gouvernement du Québec. La première chose dont il devrait s’assurer, c’est de n’en exclure aucune dans ses politiques publiques portant sur la pénurie de main-d’œuvre. C’est malheureusement le cas au Québec avec l’injustice fiscale, unique au Canada, qui défavorise nos plus petites entreprises des secteurs des services et de la construction. Aussi, que ce soit un petit restaurant, un fabricant ou un garage, celui-ci doit être épaulé par son gouvernement pour être capable de relever ce défi et d’arrêter de refuser des occasions économiques. Il est donc temps pour Québec d’adopter un plan pour la réduction du fardeau fiscal, de bonifier ses crédits d’impôt pour lutter contre la pénurie de main-d’œuvre et d’augmenter les candidats disponibles par l’immigration permanente. Plus on attend pour agir, plus la côte sera dure à remonter et plus les impacts négatifs seront gros pour notre économie. », conclut M. Vincent.
Méthodologie
Les résultats principaux proviennent du sondage omnibus du Québec de mars 2022, dont 1 332 membres FCEI du Québec ont répondu, du 14 mars au 7 avril 2022. À titre de comparaison, pour un échantillon probabiliste ayant un nombre égal de répondants, la marge d’erreur serait de plus ou moins 2,7 %, 19 fois sur 20.
Le nombre et le taux de postes vacants au Québec par secteur d’activité du T4 2019 et du T4 2021 sont extraits du Tableau 14-10-0326-01 de Statistique Canada. On considère que les trimestres utilisés aux fins de calcul sont représentatifs de la vigueur économique où les restrictions de lutte contre la COVID-19 sont à un niveau minimal.
Renseignements
Maud Larivière, attachée de presse, FCEI
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À propos de la FCEI
La FCEI (Fédération canadienne de l’entreprise indépendante) est le plus grand regroupement de PME au pays, comptant 95 000 membres dans tous les secteurs d’activité et toutes les régions. Elle vise à augmenter les chances de succès des PME en défendant leurs intérêts auprès des gouvernements, en leur fournissant des ressources personnalisées et en leur offrant des économies exclusives. Visitez fcei.ca pour en savoir plus.