Hausse de 3,1 % du salaire minimum : une pression supplémentaire pour les PME québécoises déjà très fragiles, soutient la FCEI

Montréal, le 16 décembre 2020 – L’augmentation du salaire minimum adoptée par le gouvernement du Québec pour la période 2021-2022 risque d’ajouter un défi supplémentaire aux PME québécoises, alors même qu’elles sont nombreuses à apprendre qu’elles fermeront bientôt leurs portes, déclare la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

« L’augmentation de 3,1 % du salaire minimum est près de deux fois l’augmentation anticipée de 1,6 % de l’IPC pour l’année 2021 selon l’évaluation de la mise à jour économique publiée par le gouvernement en novembre dernier. Pour des petites entreprises qui sont très fragiles, c’est une contrainte supplémentaire qui s’ajoute. D’autres avenues pour lutter contre la pauvreté peuvent certainement être mises de l’avant », affirme François Vincent, vice-président Québec à la FCEI.

D’autres solutions possibles
La FCEI souligne que le gouvernement dispose d’une panoplie d’outils qui lui permettent d’intervenir pour réduire la pauvreté et augmenter l’argent qui reste dans les poches des travailleurs au salaire minimum. Par exemple, une bonification du montant personnel de base, des primes au travail ou encore des crédits d’impôt ciblés. Autant de mesures qui touchent directement les travailleurs.

« Le gouvernement avait l’opportunité de cibler des avenues pour améliorer la situation financière des personnes au salaire minimum. L’occasion aurait été parfaite pour offrir un répit à nos propriétaires d’entreprises et pour mettre de l’avant des mesures qui atteignent le même objectif, et ce, sans mettre un poids supplémentaire sur des chefs de PME qui vivent avec les conséquences économiques de la pandémie », ajoute Francis Bérubé, analyste principal des politiques à la FCEI.

Une hausse qui a de réels impacts pour les petites entreprises
Cette hausse du salaire minimum représente un frein additionnel pour les PME qui connaissent un moment des plus difficiles de leur existence. 

« Si on prend l’exemple d’un dépanneur, que l’on combine les taxes sur la masse salariale et l’augmentation salariale elle-même, cela représente pour lui une hausse de 920 $ par employé et par an. On peut aussi imaginer un effet en cascade pour les employés plus expérimentés, car il sera plus difficile pour l’employeur, en ces temps d’incertitudes, d’avoir la marge de manœuvre nécessaire pour offrir de pareilles augmentations », explique M. Bérubé.

La FCEI a aussi tenu à rappeler que cette hausse s’ajoute à l’augmentation des cotisations salariales, comme celles prévues au RRQ dès 2021. Pour rappel, la fiscalité au Québec est la plus lourde à l’échelle canadienne.
 
« Les principaux secteurs qui offrent le salaire minimum sont le commerce de détail et la restauration, c’est-à-dire ceux pour qui les obligations de fermeture minent l’avenir. Est-ce le bon temps de décréter des augmentations pour mai 2021 ? Quand on en vient à la prise de décision, il est important d’assurer un équilibre et, actuellement, d’autres mesures qu’une telle augmentation du salaire minimum auraient été préférables pour les petites entreprises », conclut M. Vincent.

Pour plus d’information, vous pouvez lire la lettre envoyée par la FCEI au ministre du Travail et de la Solidarité sociale du Québec, Jean Boulet, à l’égard de l’augmentation du salaire minimum.

À propos de la FCEI
La FCEI (Fédération canadienne de l’entreprise indépendante) est le plus grand regroupement de PME au pays, comptant 110 000 membres dans tous les secteurs d’activité et toutes les régions. Elle vise à augmenter les chances de succès des PME en défendant leurs intérêts auprès des gouvernements, en leur fournissant des ressources personnalisées et en leur offrant des économies exclusives. Visitez fcei.ca pour en savoir plus.

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